mardi 22 juin 2010

La création d'un comic book (part 1)

 Hop! Comme promis, je profite de ce merveilleux instant où je me réveille et où je me rends compte que je devrais commencer le coloring de ma nouvelle page pour me lancer dans ce tutoriel. Je ne sais pas encore s'il sera long ou pas, mais je vais essayer de vous expliquer un peu pourquoi le comic book est un genre à part dans la bd mondiale, comment il l'est devenu, et comment on y arrive.

 Outre l'aspet historique, je vais essayer de vous montrer comment on réalise un dessin de comic, les manies du genre, les trucs à éviter, et comment font les pros dont je ne suis pas.

 Pour ce faire, nous allons utiliser l'un des personnages les plus emblématiques du comic book mondial : Superman.

Superman, par Alex Ross.

Avant tout, je rapelle que Superman est une création de Jerry Siegel et Joe Shuster publiée par DC Comics.

 Commençons par l'histoire du comic book.
 Si certaines de ses grandes icônes sont apparues dès les années 1930, les comics sont apparus dès la fin du XIXème siècle. Le terme "comic" a, d'ailleurs, réellement la connotation "comique" qu'on lui prête.
 Directement issus des "comics strips" qui paraissaient dans la presse de l'époque, il s'agissait d'histoires plus larges racontées sur un nombre de pages limitées (une vingtaine), publiées dans des revues un peu bas de gamme. On considérait à l'époque que la bande dessinée était un style pour enfants, et cette notion est restée pendant très longtemps.
 Dès la fin des années 1920, avec des publications comme Detective Comics, on voit apparaître quelques super-héros - dont Superman ou Batman - dont le but premier est de faire rêver les enfants.
 Publiées sur un papier-pelure de moyenne qualités et rapidement travaillées, ces bandes se veulent un apprentissage moral pour les enfants.

 

Superman par Joe Shuster, dans Action Comics #1, en 1932

Le succès aidant - Superman plaira rapidement autant aux enfants qu'aux adultes - plusieurs compagnies verront le jour dans les années 1950. Les deux principales, DC Comics (un rapprochement entre Action Comics et Detective Comics) et Marvel naîtront réellement dans cette période que l'on appelle l'Age d'Or.
 Si Marvel s'efforce de créer des héros plus ou moins directement issus de la mythologie Grecque et plaît au puritanisme Américain ambiant, DC commence à tracer les grandes lignes de ce que deviendra le comic book dix ans plus tard : ils sont démocrates (on verra, en 1961, Superman et Kennedy se serrer la main), plus sombres (Batman et sa schysophrénie affichée) et, surtout, proposent un message particulier à leurs lecteurs : en pleine Guerre Froide, il n'est pas rare de voir Superman s'afficher auprès d'alliés Russes apolitiques, luttant ainsi contre un racisme politique et économique. Après tout, lui aussi est un étranger sur notre planète.

 Graphiquement, le style change aussi. Il pert un peu de son côté "bd bébé" caricatural. Désormais, on recherche autant l'esthétique que la fluidité. Les dessinateurs ne sont plus là en dilettante : ils sont employés à temps plein, et sont généralement issus de grandes écoles d'arts graphiques. Outre un contrepied évident au style "ligne claire" initié en Europe par Hergé ou E.P. jacobs, il est aussi question de détail. On rattrape par le trait ce que l'imprimerie de l'époque perd en couleur. Pour la première fois, on travaille aussi à plusieurs sur une page : un dessinateur, un coloriste et un lettreur oeuvrent pour publier 25 pages de grande qualité toutes les deux semaines.

 Il y a du bon et du moins bon, voire carrément du mauvais, dans cette période. Mais un nouveau changement se profile dès les années 60, avec l'arrivée de l'un des duos les plus célèbres du comic book : Stan Lee et Jack Kirby. A eux deux, ils sont les créateurs des trois quarts de l'écurie Marvel.
 C'est là que naîtront les X-Men, le Silver Surfer, Spiderman, etc... Enfin, Marvel se lance dans des histoires un peu plus sombres.
 Aussi, on voit les premiers cross-overs de l'histoire, une bonne chose issue d'une mauvaise.
 Car la rupture la plus complète avec le passé est celle-ci : le comic book devient une véritable mane financière, une poule aux oeufs d'or. Pas cher à l'achat, des millions d'albums sont vendus chaque semaine.
 Et ce sont les artistes qui en paient le prix.


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